THE HATE U GIVE

LA HAINE QU'ON DONNE

 

Angie Thomas

 

the hate u give angie thomas

Les gens comme nous dans des situations comme ça deviennent des hashtags mais obtiennent rarement justice. Et pourtant, je crois qu'on attend tous ce jour. Le jour où ça finira bien.

 

 Publication jeunesse loi n°49-956 du 16 juillet 1949

 

Récit de vie     Contemporain

Pré-adolescent     Adolescent

 

   Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.

Critique par Morgane R.

 

    Ce livre a eu un énorme succès aux Etats-Unis et je l'avais déjà repéré dans sa version originale. J'avais très envie de le lire. Je remercie Histoires de Romans et les éditions Nathan de me l'avoir envoyé.

    L'histoire est racontée à la première personne du singulier, du point de vue de Starr. L'auteur emploie un vocabulaire en accord avec l'âge des personnages et du lectorat. Elle n'hésite pas à faire usage de l'argot et d'un langage familier, ainsi que de la manière dont parlent les adolescents, ce qui permet aux lecteurs de l'âge de Starr et environ, d'être plongés dans l'histoire comme si il s'agissait d'une conversation entre amis. A travers une écriture urbaine et fluide, qui donne un bon rythme au récit, l'auteur fait très bien passer les sentiments et les émotions des personnages, ainsi que la violence et l'horreur de certaines scènes. En tant que lecteur, nous avons un peu la sensation de faire des montagnes russes, en passant constamment du rire aux larmes, de la peur au soulagement. Cependant, les pages défilent sans qu'on s'en rende compte.

    Il s'agit d'une œuvre politique et sociale engagée, très accessible pour les adolescents et les jeunes adultes. Mais c'est aussi, l'histoire d'une ado qui essaye de trouver sa place dans ce monde. Le récit aborde des thèmes importants aux Etats-Unis, comme en France, tels que le racisme, la discrimination, les violences policières, les guerres des gangs... des thèmes trop peu traités, encore moins dans la littérature jeunesse. Dans ce roman, l'auteur raconte la vie dans les ghettos : la précarité, les gangs, la vente de drogue... Elle montre aussi que bien souvent, ceux qui font ça ne l'ont pas vraiment choisi : ils passent une sorte de pacte avec le diable pour essayer de vivre dans des conditions un peu meilleures et dealer est la contrepartie pour rembourser la dette. On empêche souvent ceux qui veulent vraiment sortir du système de le faire, d'une manière ou d'une autre. Grâce à un panel de personnages variés, complexes, intéressants et très bien dépeints, l'auteur arrive à ne pas prendre parti et à rester neutre. Elle n'accuse personne, mais elle dénonce les inégalités et les injustices des deux côtés. Le racisme et les préjugés vont dans les deux sens, ce n'est pas que les Blancs contre les Noirs, ou l'inverse. A seize ans, Starr a vécu plus d'horreurs dans sa vie qu'elle n'aurait jamais dû en connaître et semble se retrouver coincée entre ces deux mondes. Fille d'un ancien chef de gang, elle a grandi dans cet univers et cette violence. Pour les protéger elle et ses frères, leurs parents les ont mis dans une école fréquentée principalement par des enfants blancs et riches, un monde totalement différent du leur. Suite à la mort de son meilleur ami, Starr ne sait plus qui elle est ni ce qu'elle doit faire. Elle se sent comme un imposteur : faire honneur à ses origines tout en essayant d'être à la hauteur avec ses amis du lycée. Cette histoire est clairement une quête : une quête vers la justice mais aussi vers sa véritable identité. Starr est une jeune fille forte et courageuse, qui n'hésitera pas à faire le bon choix, même si c'est le plus dur. Elle est inspirante. A travers ce roman, l'auteur donne une voix à ceux qui souvent n'en ont pas. Comme il est dit dans le livre : « nos voix sont des armes » et les personnages vont s'en servir pour la bonne cause.

    J'ai vraiment adoré cette histoire. Pour dénoncer, pour éveiller les consciences et pour, j'espère, faire bouger les choses, l'auteur a mis en application ce qu'elle a dit dans l'histoire et a utilisé sa plume comme une arme. Tout le monde devrait lire ce roman !

note

Poignant

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