LES ENFANTS DE PEAKWOOD

 

Rod Marty

 

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Il y a des gens qui devraient être morts, mais qui continuent pourtant de marcher. Un blasphème à la vie elle-même. Il faut les arracher comme de la mauvaise herbe. Les remettre à la place où ils doivent être.

 

Publication jeunesse loi n°49-956 du 16 juillet 1949

 

Fantastique    Suspense

Adolescent

 

   Quels sont ces étranges maux qui affligent les habitants de Peakwood, petite ville du Montana, USA ? D'où viennent les blessures qui apparaissent sur le corps de certains de ses habitants ? Pourquoi d’autres commencent-ils à agir étrangement ?

   Seuls Chayton, le médecin de la ville, et son père, vieux chaman au savoir ancestral, savent reconnaître les signes. Le bouleversement qui approche. Quelque chose en lien avec un accident qui n’aurait jamais dû avoir lieu, dix ans plus tôt. Un secret dont ils ont juré de ne jamais reparler… Félicitations, la mort vous offre une seconde chance…

Critique par Antonine A.

 

    Les Enfants de Peakwood est un livre que j’avais hâte de lire. Découvert grâce aux éditions ScriNeo, que je remercie pour leur confiance, cette histoire m’avait l’air faite pour me plaire : une ambiance hivernale sur la couverture – magnifique –, des maux étranges, une maladie dont on ignore la cause, et une touche de surnaturel avec l’axe chamanique. Autant dire que je me suis plongée dans ce livre avec plaisir et, par chance, en suis ressortie très satisfaite.

    La plume de l’auteur est très agréable à lire. Elle est précise, parfois factuelle, mais toujours très juste pour décrire des situations, des sentiments, ou tracer le portrait des personnages. Rod Marty insuffle du rythme à son récit en variant les points de vue, passant ainsi très vite d’un fil narratif à l’autre, ce qui fait que, en tant que lecteur, on a du mal à lâcher le livre puisque l’on veut toujours retrouver les personnages pour découvrir comment ils se sortent des situations dans lesquelles on les a laissés. En plus d’une plume agréable à lire, ce roman propose une structure en roman choral très réussie. Réussie parce que chaque personnage sur lequel l’auteur se focalise a sa voix. Réussie parce que le changement des points de vue narratifs est utilisé à bon escient. Il permet à la fois de donner des informations aux lecteurs, de développer les personnages, et de faire monter la tension, accélérant le rythme sur la dernière ligne droite.

    La tension est d’autant plus forte que Rod Marty nous prouve dès les premières pages qu’il n’hésite pas à sacrifier ses personnages, a leur faire du mal pour le développement de son histoire. L’intrigue devient ainsi surprenante ; il est très compliqué de savoir comment le livre se terminera. Pourquoi les corps commencent à pourrir ? Pourquoi maintenant ? Comment endiguer le problème ? Peut-on même revenir en arrière ? etc. L’auteur parsème ses réponses à petites gouttes, parfois en plantant des fausses pistes. Il n’y a ainsi aucun temps mort, et le lecteur est constamment sur le qui-vive. L’ambiance hivernale du livre participe également à accentuer cette tension. Rod Marty il peint à merveille le décor et l’ambiance en quasi huis-clos - pendant une grande partie de l’histoire, la ville, en proie à une tempête de neige et à une panne électricité, est coupée du monde extérieur. On a vraiment l’impression d’y être. Surtout, le lieu de son action a une raison d’être tellement la culture amérindienne a sa place dans l’intrigue. Elle est partie prenante du développement de l’histoire, un personnage a elle seule. Bien sûr, la culture amérindienne n’est pas l’unique personnage. Avec sa structure en roman choral, le livre nous propose une large palette de personnages auxquels ont s’attache, peu importe leur capital sympathie. De la mère de famille bourrée de TOC à la jeune femme dépressive, de l’adolescente dyslexique au tyran du lycée, d’un docteur en deuil à un patron de restaurant foncièrement gentil, il y en a pour tous les goûts. Certes, certains personnages sont déjà vus, et manquent parfois d’un peu de reliefs pour se détacher de leur rôle de personnage, mais se sont des clichés qui fonctionnent à merveille, et dont la particularité mise en valeur (crainte, méchanceté, remord, etc.) sert à l’histoire. Les personnages nous touchent, ce qui nous implique encore plus dans l’histoire.

    Cette lecture s’est donc révélée être à la hauteur de mes attentes. C’est un livre de genre qui fonctionne, apporte son lot de frissons et d’interrogations, avec un dénouement satisfaisant. La tension est au rendez-vous, on craint pour les personnages, le livre réserve de belles surprises – et des moins belles ! Que demander de plus ? Je ne peux que le conseiller aux adeptes des livres d’horreur ou à suspense.

note

prenant

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