LES AVENTURIERS DE LA MER

 

Robin Hobb

 

  • livre

    Le sang est mémoire.

     

    High Fantasy

    Adolescent    Tout public

     

       Une famille de grands propriétaires terriens se retrouve ruinée. Sa seule richesse réside dans la possession d'un magnifique bateau en bois-sorcier, La Vivacia, jusqu'ici consacré au transport de marchandises. Or, peu avant de mourir, le capitaine Vestrit le lègue à l'époux de sa fille aînée, homme autoritaire et entêté, qui tente honteusement de restaurer la fortune d'antan en se livrant au transport d'esclaves.

       Cet héritage lèse ainsi la cadette, Althéa, qui entretient pourtant une complicité étroite et des liens passionnés avec le bateau sur lequel elle navigue depuis sa plus tendre enfance. Elle jure alors de le reconquérir coûte que coûte. Emportée dans une spirale de malheurs, la famille Vestrit va affronter les épreuves les plus terribles. Car la discorde divise désormais ses membres.

    Critique par Julie V.

     

        Cette série des Aventuriers de la mer est à lire directement après la première série de l'Assassin Royal. Si l'on peut la lire indépendamment des aventures de l'assassin Fitz, de nombreux ponts sont faits entre les deux séries : clins d'œil géographiques, petits renvois à des personnages et surtout, le dénouement de l'Assassin Royal vaut quelque part pour les Aventuriers de la mer, aussi il sera plus intéressant de respecter son ordre : la trilogie de l'Assassin Royal, la trilogie des Aventuriers de la Mer et la trilogie du « Tawny Man », c'est-à-dire en français la seconde trilogie de l'Assassin Royal. Grande fan de ce dernier, je n'ai personnellement pas suivi le sage conseil de lire les Aventuriers de la mer au milieu. Je me suis donc laissée tenter par cette série qui, à mon grand damne, n'avait a priori rien à voir avec Fitz Chevalerie Loinvoyant. Et pourtant, j'ai peur d'avouer que cette trilogie m'enchante davantage...

        Plume habille et fluide qui ne nous a jamais déçue c'est, avant toute chose, la dynamique qui est extrêmement bien établie ! En effet, contrairement à ses premiers livres où Robin Hobb optait pour un narrateur à la première personne dont on suivait l'évolution et les aventures, nous commençons l'histoire in medias res et à travers différents personnages. Impossible de s'ennuyer, entre dialogues et descriptions médiatisés par le point de vue d'un personnage, vous ne relâcherez pas votre livre de sitôt. Dans tous les cas, le rythme est particulièrement soutenu et les temps morts sont absents de ce premier tome qui se dévore plus qu'ils ne se lit. Le point noir s'adressera à Flammarion, pour avoir laisser nombreuses coquilles, fautes, et erreurs de traduction que l'on retrouve aussi dans l'Assassin Royal. Aussi, s'il vous est possible de lire cette série également en anglais, faites-le.

        Pour ce qui est de l'intrigue, l'originalité est bien présente : nous nous trouvons au Sud des Six-Duchés, royaume de Fitz, et dans une culture tout autre. Ici, le monde maritime prédomine entre les navires Marchands, les trafics d'esclaves et les bateaux pirates. À Terrilville, on rencontre ainsi les vivenefs, navires faits de bois-sorcier dont la figure de proue s'éveille après la mort de trois générations de propriétaire : bateaux convoités, l'histoire et les préoccupations des personnages tournent autour de ces êtres fabuleux. Mais l'on rencontre aussi des intrigues politiques entre les Marchands, les Nouveaux Marchands, les habitants étranges du Désert des Pluies, ou de longs questionnements au sujet de ces nombreux serpents aux origines inconnues, sans compter les petits différents à l'échelle des personnages. Tour à tour et dans chaque chapitre, nous passons des aventures d'Althéa, au point de vue de Brashen, aux voyages de Kennit ou même aux événements à terre au niveau de la famille Vestrit, sans oublier le point vue des serpents de mer. Le petit hic, il est désagréable de suivre un individu détestable tel que Malta ou Kyle, mais la richesse de l’œuvre se trouve aussi dans ce fait qu'une même situation offre plusieurs points de vue, présentant les personnages sous leurs aspects les plus positifs comme les plus négatifs.On devine parfois aisément de quelle façon vont converger les attitudes de Kyle, Althéa, Kennit et les autres, mais le suspens n'en est pas moins à son comble : au contraire, les pages passionnent et nous portent frénétiquement au dénouement, qui ne donne qu'envie de se plonger dans la suite. Loin d'être une série de fantasy banale, on retrouve des problématiques qui ont secoué notre propre monde : esclavage, respect des traditions ou au contraire bon accueil des nouveautés qui secouent les plus anciennes familles... Ces passages, surtout ceux touchant aux esclaves, sont particulièrement forts et participent à la puissance de l’œuvre.

        Loin des redondances et répétitions que l'on retrouve dans l'Assassin Royal, on retrouve avec plaisir la plume de Robin Hobb et son univers renversant, qui nous rappelle parfois étrangement le nôtre et ses propres déboires. Bref, un récit absolument captivant et qui commence fort dès le début ! Lancez-vous dans l'aventure !

    note

    fabuleux

  • livre

    Tous les rêves ne sont pas intéressants, tu sais. En fait, je me demande même s'ils ont une signification.
    — Les miens, oui. Je le sais.

     

    High Fantasy

    Adolescent    Tout public

     

       Dispersés, les membres de la famille Vestritt affrontent les épreuves les plus imprévisibles : la capture de La Vivacia par des pirates dirigés par un chef impitoyable, le capitaine Kennit, qui rêve de devenir leur roi, l'embarquement de l'intrépide Althéa sur L'Ophélie, le sacrifice de la jeune Malta prête à s'unir avec un habitant du Désert des Pluies, l'invasion désastreuse du pays par les Nouveaux Marchands et leurs esclaves.

       Seules et recluses pour gérer les vestiges de leurs propriétés, Ronica et Kef ria se rongent les sangs en assistant, impuissantes, à l'inéluctable décadence de leur glorieuse maison. Le réarmement de Parangon, le navire fou échoué pendant des années sur un banc de sable et lancé à la reconquête de La Vivacia, permettra-t-il de contrer ce destin adverse ?

    Critique par Julie V.

     

        Il est important de savoir que lorsque l'on commence une série de Robin Hobb, il est difficile de s'en détacher avant d'avoir atteint le dernier tome. C'est donc avec avidité que je me suis jetée sur la suite..

        Une chose que vous remarquerez très vite et avec beaucoup de regret : la traduction. En effet, par souci commercial, Flammarion avait décidé de tout miser sur l'Assassin Royal. Bref, changement de traducteur en cours de série et manque de relecture de la part de l'éditeur, c'est portes ouvertes aux erreurs de tout genre : phrases sans queue ni tête, traductions douteuses, fautes d'orthographe, on ne cesse de tiquer à chaque chapitre. Mis à part ce gros détail, le style reste fluide, optant de plus en plus pour ce changement de point de vue régulier entre les personnages, qui se fait désormais au cours des chapitres. Bien réparti entre dialogue et description, les chapitres se dévorent agréablement.

        Pour ce qui est de l'intrigue, l'univers change quelque peu par rapport au premier, qui s'intéressait davantage aux voyages en mer d'Althéa, Brashen, Hiémain et Kennit : cette fois, c'est Terrilville qui a le beau rôle, et ses habitants : Paragon le navire fou, Malta, Ronica et Keffria principalement. En effet, si Kennit poursuit sa route, ce tome marque une pause pour les autres : le temps de remettre Parangon à flot. L'ennui est loin d'être présent, quelques tensions politiques se font sentir et les changements sont à venir. Il devient alors palpitant de se plonger dans les différents points de vue des personnages, tiraillés entre le respect des traditions et l'acceptation de nouvelles habitudes. On découvre davantage le peuple du Désert des Pluies, via le jeune Reyn et un nouveau personnage des plus étranges, tandis que des explications au sujet des serpents se font jour. On sent que, petit à petit et avec beaucoup de soin, les éléments du destin se mettent en place progressivement pour le troisième et dernier tome. Robin Hobb alterne finement entre aventures maritimes et tensions politiques, au point de convier le lecteur à réfléchir à la situation complexe et bouillonnante de Terrilville.

        Finalement, un livre palpitant, quoique d'une déception sans nom quant à la présentation typographique et orthographique. Un récit prenant qui vous emmènera toujours plus loin !

    note

    poignant

  • livre

    Il hésita. Si elle venait à rire de ce qu'il allait dire, ce serait pire que la mort, puisque la vie est toujours plus cruelle et dure que la mort. "Donne-moi un visage que tu pourrais aimer" implora-t-il à mi-voix.

     

    High Fantasy

    Adolescent    Tout public

     

       À Terrilville, la situation est très confuse : le blocus du port a anéanti le commerce, la guerre civile a réduit à néant l'unité de la cité tandis que les incendies et les pillages la ruinent. Un tremblement de terre a détruit la cité des Anciens, au Désert des pluies. En mer, les combats font rage entre vaisseaux pirates et jamailliens. Séparé des siens, chaque membre de la famille Vestrit -Malta, Althéa, Ronica - aux prises avec des destinées contrariées, lutte de toute son énergie pour tenter de survivre. Plus loin, le redoutable Kennit se croit désormais le maître du monde et abandonne toute prudence.

       Les affrontements font rage entre tous les partis. Mais les vérités éclatent et les destins s'accomplissent tandis que, mystérieusement, les prophéties d'Ambre prennent vie.

    Critique par Julie V.

     

        À peine la deuxième partie des Aventuriers de la Mer achevés que nous sommes repartis pour le troisième, qui apporte un point presque final à cette histoire.

        Les erreurs continuent, s'attaquant tant aux noms des personnages qu'à l'orthographe ou à la typographie... Il est triste de voir que les éditeurs en prennent si peu soin. La grosse première moitié du roman est lent, long et sans trop savoir à quel moment, le rythme a pris un coup : est-ce l'impatience du lecteur quant au dénouement des intrigues ou une erreur de stratégie de la part de l'auteur ? En revanche, le rythme s'accélère par la suite, quand les différents personnages et leurs destinées viennent à se croiser, aussi les changements de point de vue sur une même scène s'enchaîne, à raison de deux par pages parfois, nous plongeant dans l'angoisse, l'excitation et l'impatience des personnages, qui ne sont pas encore au bout de leurs peines. La fin du roman se lit d'une traite, d'un seul souffle tant les scènes d'action sont prenantes.

        Les réunions et décisions politiques prennent beaucoup trop de place au début ; Terrilville est à feu et à sang, les partis s'organisent difficilement et cela plombe quelque peu l'intrigue. Loin d'être décevant ou frustrant, ce dernier tome, malgré ses moments de longueur, dénoue lentement mais surement l'intrigue. Difficile d'avancer dans ces chapitres, jusqu'à ce que les choses se dénouent brusquement. On sent que les différents parcours des personnages convergent progressivement et le lecteur ne peut être qu'impliqué dedans, comme s'il était lui-même à bord d'un des navires. Les révélations s'enchaînent sans brusqueries et pourtant rapidement, le puzzle se reconstitue sous nos yeux. La fin surtout, est ouverte, loin d'être une simple happy end à la « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », tout est encore possible puisque nous aurons des nouvelles de Malta, Parangon, Brashen et Althéa dans dernier tome de L'Assassin Royal.

        À ceux qui auront fini L'Assassin Royal avant d'en entamer la lecture, beaucoup d'éléments se feront jour dans la compréhension de la série et des événements ; aux autres qui n'auront pas encore entamer la suite des aventures de Fitz, jetez vous sur la deuxième partie de la série pour avoir des nouvelles de vos aventuriers de la mer et de ce qu'ils ont déclenché. Le seul regret, celui de tout lecteur, est que ce soit fini... Cette série est d'une rare richesse.

    note

    passionnant

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