LA MÈRE DES EAUX

 

Rod Marty

 

La mere des eaux rod marty

Je ne suis pas cinglée ! Les réponses... Toutes les réponses sont dans les rêves. Tout est dans les rêves.

 

 Publication de l'imaginaire

 

Thriller     Fantastique

Adulte

 

   Après avoir subi une nouvelle fausse couche et appris qu’elle ne porterait plus jamais d’enfant, Emily est dévastée. Christopher, son mari, ne sait comment la consoler. C’est alors qu’ils sont appelés dans une communauté en Louisiane, au chevet de la mère d’Emily, que cette dernière n’a jamais rencontrée. Mais rien ne va se passer comme ils l’imaginaient. Pour Christopher, la sollicitude des habitants devient vite pesante, et les relations du couple commencent à se distendre…

   Que cache cette communauté coupée du reste du monde ? Pourquoi ses habitants ont-ils décidé de vivre reclus ? Et, surtout, que signifient ces rêves étranges qui troublent le sommeil d’Emily ?

Critique par Ian B.

 

    Soyons honnête, le genre fantastique a été travaillé maintes et maintes fois mis en avant, parfois avec plus de talent que d’autres. Dans les bases de ce genre, on trouve des monstres, tels Lovecraft ou Poe. Lorsque l’on lit beaucoup de ce genre, il est assez difficile d’être étonné et de trouver de l’originalité. La Mère des eaux s’annonce, au vu du 4e de couverture, assez sympathique et je remercie les éditions Scrinéo pour leur partenariat avec Histoires de Romans qui m’ont offert de découvrir ce livre.

    Sur le fond, le roman s’annonce de prime abords assez classique. La plume n’est pas particulièrement marquante, loin d’être remarquable, et nous suivons les déboires d’une femme, de son point de vue. Là où il devient quelque peu intéressant, c’est que nous avons un récit à plusieurs voix et sur plusieurs époques. En effet, non seulement, nous suivons Emily, héroïne plus ou moins en pleine dépression, mais aussi son mari, Christopher… mais aussi un homme du commun découvrant une entité surnaturelle. La dynamique est donc originale, suivant un récit ancré de plus en plus dans le fantastique, un où la réalité et le fantastique se mêlent de manière étrange, et un récit qui veut rester dans notre réalité malgré les choses originales qui arrivent. D’un point de vue strictement narratif, nous avons quelques lourdeurs.

    S’ensuit un livre où l’on avance petit à petit dans un fantastique de plus en plus oppressant. En cela, nous avons une bonne synergie entre fonds et ambiance. En effet, l’action nous amène rapidement de San Francisco à un petit village en plein Bayou de Louisiane. Cette région des états unis est connue pour ses liens avec le fantastique à travers le vaudou, dont il sera abondement question. En cela, l’objectif d’un thriller fantastique est rempli. Une ambiance où chaque pas nous amène inexorablement vers cette zone où réalité et légendes locales fusionnent et où le doute persiste entre croyance et faits. Mais le récit souffre de quelques problèmes majeurs : entre les états d’âmes d’Emily et ceux de son mari nous avons quelques lenteurs qui donnent au récit des rebondissements annexes peu utiles au récit. Heureusement, le thème corrige cela en donnant une histoire tordue dont l’origine est donnée par des flash-back de plus en plus révélateurs. Ainsi nous passons outre les péripéties pour avancer avec l’intrigue principale et le basculement d’un récit réaliste sur les déboires d’une femme désirant à tout prix un enfant et la malédiction dont sa famille semble victime et qui trouve son origine dans un vaudou qui est alimenté par cette ambiance. Et même si nous avons quelques lourdeurs, le récit avance et nous entraîne vers une résolution qui peut sembler parfois facile… encore que…

    La Mère des eaux est donc un thriller fantastique qui remplit sa fonction par une ambiance posée et une pluralité de points de vue narratifs originale. Le récit reste correct, sans beaucoup d’originalité, la Louisiane, pourtant au centre de l’ambiance a du mal à sortir des sentiers battus en étant un prétexte au vaudou qui aurait pu être encore plus développé et enchéri afin de donner une dimension encore plus oppressante. Le principal souci de ce récit reste le principal écueil d’un roman : la comparaison. En effet, durant toute la lecture, j’ai eu l’impression de lire une version gentille d’un roman de Marion Zimmer Bradley avec une pointe de mysticisme local. Une intrigue sympa, mais qui donc ne se démarque pas de trop de choses déjà vues. Un roman juste sympathique qui aurait pu être bien plus.

13

trop de déjà vu

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