LA BARONNE DES MONTS NOIRS

 

Céline Guillaume

 

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    livre

    Le départ de Siméon vers l’autre-monde me causa un grand chagrin. Sa présence, ses conseils, ses attentions m’étaient à jamais ôtés et l’existence prenait une saveur amère.

     

    Merveilleux    Uchronie

    Adulte

     

    Les Monts-Noirs du Morvan, an de grâce 1131.

    Ida, jeune moniale au couvent de Sainte-Radegonde, donne naissance à un œuf alors qu’elle vient de fuir le massacre d’un village. De cet œuf, Flore voit le jour, conçue dans le péché lors d’un mystérieux sabbat commandité par une baronne déchue. Immédiatement abandonnée par sa génitrice ainsi souillée, elle est recueillie par le vieux Siméon, un ermite mystérieux qui lui enseigne tout son savoir.

    Les années passent et l’orpheline découvre, un jour, une bête insoupçonnée : mi-femme, mi-rapace, une véritable démone cruelle et coupable de bien des crimes sanglants. Le périple haletant de la jeune fille débute ainsi, un périple palpitant brodé comme ces tapisseries médiévales, rempli d’énigmes, de mystères, de passions destructrices et du Mal incarné.

    Critique par Amandine S.

     

        Directement contactée par l’auteur, c’est avec joie que j’ai accepté de lire son ouvrage. Un grand merci à Céline Guillaume, cette romancière pleine de talent que Mireille Calmel, qui signe ici la préface, nous avait vivement conseillé lors du Salon du Livre de Paris 2012 sans savoir que nous la connaissions déjà. Que le monde est petit.

        Le style d’écriture est propre à l’auteur : simple, fluide avec cependant un certain manque de musicalité dont elle nous avait habitués dans ses précédents ouvrages. Ceci n’enlève rien au plaisir de lire. La dynamique est bonne, l’histoire ne souffre pas de longueurs. Ajoutez-y un rythme parfait et vous obtenez un récit prenant. Les dialogues, peu nombreux, interviennent toujours en faveur de l’histoire. On remarquera toutefois que l’héroïne utilise un vocabulaire soutenu alors qu’elle vit dans les bois, mais l’utilisation de quelques mots – trop rares – en patois nous fait oublier ce petit bémol. Le roman joue avec les changements de point de vue narratif, souvent interne à la première personne quand nous suivons Flore, parfois omniscient à la troisième personne pour suivre la baronne. Se déroulant au Moyen-Age, l’auteur a judicieusement choisi le passé pour donner vie à ses personnages d’un autre temps. On pardonnera les quelques coquilles qui parsèment le récit, car il s'agit là plus d’une erreur de la part de la maison d’édition. La réédition permettra d’avoir un roman corrigé.

        Concernant l’histoire, l’auteur nous plonge dans un récit captivant où chaque page peut nous surprendre. En effet, si on connaît le but de l’héroïne, Céline Guillaume nous fait languir quant au comment de sa réalisation. Là est toute l’originalité. Les personnages sont peu nombreux, mais aucun ne sort indemne de ce début d’aventure. Flore grandit, s’épanouit alors que son ennemie s’enfonce dans sa folie meurtrière pour arriver à ses fins. Quant à Albéric, beaucoup de questions se posent autour de ses origines. D’abord hautain envers Flore, on découvre un jeune homme blessé par son passé qui apprend beaucoup au côté de sa compagne de route. Les deux personnages se rencontrent sur les terres des Monts-Noirs – comprenez le Morvan et ses quelques montagnes – puis partent pour les Croisades. Les décors défilent sous nos yeux, on voyage en même temps qu’eux grâce aux descriptions peu poussées mais avec des mots bien choisis. L’ambiance y est parfois angoissante lorsque les brumes morvandelles nous enveloppent, parfois pleine de tendresse en compagnie d’Albéric et Flore. On retrouvera beaucoup de références à la religion chrétienne telles que les larmes du Christ ou l’univers des croisades dont le sujet historique est maîtrisé par l’auteur, ainsi que des rites sataniques.

        Pour conclure, un premier tome prenant avec quelques petites déceptions, mais qui nous transportera tout de même dans un univers prenant, angoissant. La suite se fera longuement attendre !

    note

    prenant

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    LE MYSTÈRE DU CHÊNE BRULÉ

     

    livre

    Le départ de Siméon vers l’autre-monde me causa un grand chagrin. Sa présence, ses conseils, ses attentions m’étaient à jamais ôtés et l’existence prenait une saveur amère.

     

    Merveilleux    Uchronie

    Adulte

     

    1160. À l’heure où Flore dirige le couvent de Sainte-Radegonde, sa fille, Mélissandre, disparaît mystérieusement dans les bois des Monts-Noirs. Parallèlement, Girard de Bellegarde, évêque d’Autun, fomente quelques intrigues diaboliques dans les recoins les plus secrets du palais épiscopal. D’atroces crimes sanglants ont de nouveau lieu, réveillant ainsi le passé. Le mal aux multiples visages rôde, sournois et malsain, autour de tous. Qui s’y opposera ?

    Flore grâce à sa quête qui la rattache à une tradition millénaire ? Sa fille qui chemine inexorablement sur ses traces-? Albéric, l’amant fidèle ? Peu à peu, depuis la Terre-Sainte jusqu’au Morvan se rejoignent celles et ceux qui devront mener l’affrontement final. Mais qui peut prédire l’issue de ce combat tumultueux entre les abîmes et la lumière ?

    Critique par Amandine S.

     

        Très impatiente de découvrir la suite des aventures de Flore après un premier tome qui m’avait laissé sur ma faim, c’est avec un grand plaisir que j’ai entamé et achevé la lecture du dernier livre de Céline Guillaume en tout juste trois jours.

        La plume de l’auteur est poétique et légère, si bien que ses mots nous transportent. Le rythme est bon, la dynamique maîtrisée pour une lecture très prenante. Les dialogues sont bien dosés, utiles et le vocabulaire utilisé reste en accord avec l’âge du personnage qui l’emploie. Le point de vue narratif alterne entre omniscient et interne afin de suivre tous les personnages et de mieux comprendre les actions menées par Flore. Le temps est au passé. La mise en page est très aérienne rendant la lecture plus agréable encore. Le riche vocabulaire limite grandement le nombre de répétitions.

        Concernant l’histoire, l’intrigue nous emmène des années plus tard. Elle se met en place rapidement et les événements s’enchaînent de manière assez original et surprenante. On retrouve les mêmes personnages que le tome précédent cependant, ces derniers ont changé. Flore n’est plus la jeune fille naïve et innocente mais la mère d’une petite fille qui lui ressemble. Avec ses nouvelles responsabilités, elle semble avoir acquis plus de sagesse et de détermination. Quant à Albéric, les Croisades ont fait de lui un homme plus torturé que jamais. Enfin, la folie a consumé plus que de raison la démoniaque baronne, plus avide de pouvoir encore. On trouve également d’autres personnages tels que Girard de Bellegarde, l’évêque d’Autun, un religieux corrompu par les plaisirs de la chair et le Malin. Eudes, le fils monstrueux, est sur la voix du repentir. Bref, un riche panel de personnages au destin tourmenté et parsemé d’épreuve. L’univers est bien construit et mystérieux. L’auteur nous entraine dans un combat entre le bien et le mal et la religion est une fois de plus mise en avant. Elle traite avec justesse les horreurs de la Guerre Sainte et amène le lecteur à se demander l’utilité du conflit. L’ambiance est plus sombre que le premier opus et, tout au long de la lecture, on craindra de ne jamais revoir la lumière. Les décors oscillent entre désert de Jérusalem et l’humidité des Monts-Noirs.

        Pour conclure, je dirais que c’est une fois de plus un merveilleux livre. Une petite déception pourtant : je l’ai lu trop rapidement. Sans mentir, j’ai été tenté de le relire une seconde fois à peine la dernière page lu.

    note

    merveilleusement sombre

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